Bulletin d’information du CEO

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L’actualité du centre
d’études olympiques

OCTOBRE 2017, N° 37

3 QUESTIONS À DAVID WALLECHINSKY

Qui étaient les membres fondateurs de l'ISOH, pour quelle raison cette société a-t-elle été créée et comment les membres collaborent-ils au sein du réseau ?
 

À l'initiative de Bill Mallon et de Ture Widlund, sept "enthousiastes" se sont réunis dans un pub à Londres le 5 décembre 1991 et ont formellement créé la Société internationale des historiens olympiques (ISOH). Outre Bill Mallon et Ture Widlund, les personnes présentes lors de cette réunion étaient les suivantes : Ian Buchanan, Peter Matthews, Stan Greenberg, Ove Karlsson et moi-même. Notre objectif était d'étudier et de diffuser des informations sur tous les aspects de l'histoire olympique. Nous pensions que c'était un élément qui manquait : mettre l'accent sur les athlètes olympiques eux-mêmes, sans qui, après tout, il n'y aurait pas de Jeux Olympiques. L'ISOH a été reconnue comme organisation par le Comité International Olympique (CIO) en 1996. Nous publions trois fois par an le Journal of Olympic History (Journal de l'histoire olympique). Actuellement sous la direction de Volker Kluge, le journal met souvent à l'honneur différents thèmes. Par exemple, en prélude aux Jeux Olympiques de Rio 2016, nous avons inclus plusieurs articles consacrés au lien historique que le Brésil a noués avec le Mouvement olympique. À l'approche des Jeux Olympiques d'hiver de 2018 à PyeongChang, nous allons particulièrement insister sur l'histoire olympique de la République de la Corée.

Le site web de l'ISOH comprend 313 articles relatifs à l'histoire olympique, que vous pouvez rechercher par pays, sport, nom, année ou auteur.


Parlez-nous de l'un des sujets les plus fascinants que les historiens olympiques ont récemment découvert ?
 

À l'instar des détectives, ce sont les cas difficiles qui nous inspirent et nous interpellent. Pour nous, l'un des sujets les plus intrigants est l'identité du plus jeune champion olympique. On présume que c'est un garçon âgé de sept à dix ans et qu'il était barreur pour l'équipe néerlandaise qui a remporté l'épreuve du deux de pointe avec barreur aux Jeux de 1900 à Paris. En 1960, l'historien olympique hollandais Tony Bijkerk a déniché une photographie prise après la course montrant les rameurs François Brandt et Roelof Klein avec le petit garçon en question entre eux. Dans un article de 1926, François Brandt décrit ce garçon comme un enfant français membre d'un club d'aviron local à Paris. Pendant des dizaines d'années, les historiens olympiques ont fait circuler cette photo dans l'espoir que quelqu'un reconnaisse le jeune garçon comme son grand-père ou arrière-grand-père. Cela n'est jamais arrivé. Puis en 2014, un membre géorgien de l'ISOH, Paata Natsvlishvili, a avancé l'idée selon laquelle le jeune garçon serait en fait un petit Géorgien âgé de 12 ans appelé Giorgi Nikoladze. Même si les arguments de Paata Natsvlishvili sont intéressants, ils ne sont pour l'instant que purement spéculatifs et le mystère reste entier.


Quelles sont les périodes et les personnalités les plus intéressantes et les moins connues qui mériteraient selon vous des recherches approfondies ? 
 

Nous estimons que 133 772 athlètes ont concouru aux Jeux Olympiques depuis leur rénovation en 1896. Chacun de ces hommes et de ces femmes a une histoire, qu'ils aient ou non remporté des médailles. Ce qui nous intéresse en tant qu'historiens olympiques est que parmi ces histoires, la plupart d'entre elles sont inconnues du grand public et bon nombre d'entre elles valent la peine d'être étudiées et racontées.
Les Jeux Olympiques qui ont été les plus difficiles à étudier ont été ceux de 1900 et 1920 car ils n'ont pas été couverts comme les autres éditions et n'avaient pas de rapports officiels de qualité professionnelle. Je pense qu'il y a plusieurs sujets qui méritent davantage de recherches par les futurs chercheurs. Parmi ceux-ci, citons ce que l'on appelle le "dopage technologique", en d'autres termes les avantages juridiques que les athlètes originaires des pays riches ont sur ceux originaires de pays plus pauvres, le passage du statut amateur au statut professionnel des athlètes, les définitions changeantes des termes amateurs/professionnels, et les différents moyens par lesquels les sponsors et la télévision ont influencé l'évolution des Jeux Olympiques et la manière dont ils sont présentés au public.  

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